Dans Sud Ouest
Dax : la tribune, futur cœur de Maurice-Boyau
À deux mois de la livraison, nous avons pu visiter la nouvelle tribune du stade Maurice-Boyau, avec ses sièges rouge et son salon VIP.
Avec sa belle charpente, son béton tout lisse et ses sièges d’un blanc et d’un rouge vifs, la nouvelle tribune, pas tout à fait terminée, fait face à celle qui date de 1956, restée dans son jus, et forcément, le contraste est saisissant. « Vue d’ici, on aurait presque l’impression qu’elle ouvre demain », lance Didier Hourquebie, directeur des travaux sur le chantier, pour GTM Aquitaine. Mais quand nous sommes invités à nous approcher, on se rend vite compte que les deux mois de travaux restants ne sont pas prévus pour rien. « Nous avons eu la responsabilité de l’ensemble du marché, de la conception à la construction. La livraison est prévue pour octobre et un tel chantier terminé en un peu plus d’un an et demi, c’est significatif du très bon dialogue qu’il y a eu entre tous les acteurs du projet », se félicite le directeur.
Cette tribune, œuvre de l’architecte Pierre Ferret, situé à Bordeaux, et père de nombreuses autres tribunes connues, telle que celles du stade Charles-Mauroy à Lille, de Félix-Bolaert à Lens ou, plus près, de Jean-Dauger à Bayonne, a coûté 3,5 millions d’euros hors taxe. Elle sera gérée par la Ville de Dax, mais la section rugby de l’USD aura une priorité d’utilisation.
Surélévation ingénieuse
L’édifice est donc construit avec une partie basse de gradins déjà surélevée du sol, permettant un espace couvert de 1 500 mètres carrés au rez-de-chaussée avec toilettes, buvettes et espace traiteur. La surélévation permet aussi au pesage d’être en partie couvert, le tout à seulement 7 mètres de la ligne de touche. « On a pris le parti de sacrifier la piste d’athlétisme », glisse François Mesnard, directeur général adjoint à la Ville de Dax.
Une fois installé, dans les gradins, on est censé parfaitement y voir de n’importe quelle place. « L’architecte a dessiné un plan avec des lignes de fuite venant de la vision de chaque spectateur. Là comme ça, on ne dirait pas mais cette rangée de siège ne fait pas la même hauteur que celle d’au-dessus », précise Didier Hourquebie.
Un chantier local et social
Quand sera venue l’heure de voir, à merveille, les actions des Dacquois et de leur adversaires de la poule 4 de Fédérale 1, les 1 500 spectateurs de cette nouvelle tribune seront évidemment assis sur des sièges blanc ou rouge. « Les sièges rouge sont moins nombreux parce qu’ils sont à l’ombre. C’est l’architecte qui nous a rappelé à l’ordre en disant qu’au soleil, c’est le genre de couleur qui fane… », confie dans un sourire Marie-José Henrard, adjointe en charge des sports. Pour un dernier clin d’œil, le côté et l’arrière de l’ouvrage est habillé de poutre en pins des Landes.
Il n’y a d’ailleurs pas que les poutre extérieures qui sont landaises. En obtenant le marché, l’entreprise GTM Aquitaine, filiale du groupe Vinci, avait l’obligation de faire travailler des artisans locaux. « La plomberie, l’électricité et le carrelage ont été réalisés par des locaux. On a aussi essayé de faire appel aux entreprises qui sont partenaires du club de rugby », confirme le directeur des travaux.
Ce chantier a également une visée sociale, puisqu’entre quatre et cinq personnes en réinsertion y ont contribué : « C’est une volonté de la municipalité et ce critère figurait à tous les cahiers des charges des autres projets comme la piscine et les halles », insiste Mme Henrard. Une fois définitivement terminée, la tribune du stade Maurice-Boyau aura enfin son salon VIP, affichant une capacité de 498 places ainsi que 20 places handicapés. Le salon ne sera accessible que par le hall d’accueil situé derrière la tribune et sera séparable en deux. La salle panoramique s’étend ensuite sur 800 mètres carrés. « L’idée est évidemment qu’il serve au public du rugby et du sport en général, puisque le club de basket du DGB pourra aussi s’en servir, mais pas que. Il s’agira aussi d’un bel outil pour des séminaires et du tourisme d’affaire », précise François Mesnard.
Une possible séparation des espaces, qui satisfait aussi du côté de l’adjointe aux sports : « Ça permet d’accueillir deux entreprises différentes ou d’offrir à une même société de s’organiser comme bon lui semble sur l’ensemble de l’espace, qui sera également doté de wifi et d’écrans géants. » Un bien joli programme en perspective. Ne manquent définitivement que le public et les joueurs.