Rugby : l’ancien Dacquois Olivier Klemenczak se fait un nom au Racing 92
Après quatre saisons passées à Dax, le trois-quarts centre landais (22 ans) s’épanouit désormais au Racing 92, où il découvre le Top 14, la Coupe d’Europe et les joies de la capitale
Du canapé à la pelouse. Il y a quelques mois, le trois-quart centre Olivier Klemenczak (22 ans), natif de Corbeil-Essone, mais qui a grandi à Soustons, rêvait de la Coupe d’Europe devant sa télé. Désormais, il la joue. Deux fois titulaire avec le Racing dans la compétition européenne cette saison (pour cinq matchs joués), il a même été élu homme du match après sa solide prestation contre l’Ulster, le 20 octobre dernier. Nous avons profité d’une journée de repos pour prendre des nouvelles du jeune Landais, qui s’épanouit à Pa
« Sud Ouest ». Alors, Paris, ça change de Dax?
Olivier Klemenczak. Oui, la vie ici, ça change pas mal des Landes. J’habite au sud de Paris, au Plessis-Robinson, là où se trouve le centre d’entraînement du Racing. C’est relativement calme, tout est neuf… On habite tous à peu près par là, dans le coin. C’est idéal. Une banlieue vraiment cool. Ce n’est pas du tout Paris et son agitation, mais on l’a juste à côté. C’est vraiment t
Avez-vous déjà pu goûter aux joies de la capitale?
Oui, j’essaie de bouger pas mal. Là, pendant que je vous parle, je suis en train de me balader sur les Champs-Élysées avec des potes (l’entretien a été réalisé par téléphone, NDLR). Il y a tout le temps des choses à faire, ici.
Ça change beaucoup des Landes ?
Ce n’est pas du tout la même ville, ni la même vie.
Surtout à votre âge…
Oui, 22 ans, je pense que c’était le bon moment pour partir. Se retrouver ici à mon âge, c’est top
Quelles sont les différence notables au niveau des installations sportives, entre Dax et le Racing92 ?
On a vraiment tout ce qu’il faut pour bosser. Tout. Tout est fait pour nous.C’est le luxe, ici. Si tu es blessé, pas besoin d’aller dans un centre de kinés. Pour la muscu, la récup, tout est là : les frigos, les bains chauds et froids, etc. Il y a aussi énormément de personnes qui s’occupent de nous. Tu n’as plus qu’à penser au rugby, parce que, pour tout le reste, il y a quelqu’un qui pense à ta place. Au niveau de l’organisation, c’est vraiment carré. Quand on s’entraîne, tu dois juste arriver sur le terrain, enfiler les crampons, et t’entraîner, rigoler avec les copains. C’est trop bien. Tout est fait pour que tu n’aies pas de questions à te poser. C’est presque un club familial, en fait. C’est loin de l’image sulfureuse que l’on peut avoir du Racing…
Avec tout ce luxe à 22 ans, le risque est de prendre la grosse tête…
Non, ce n’est pas ça. C’est juste que c’est très plaisant. Mais on se rend compte de la chance qu’on a.
Vous avez été encensé par HenryChavancy et Laurent Labit après votre match de Coupe d’Europe contre l’Ulster…
C’est hyper flatteur. Après, j’ai sorti un bon match, mais il ne faut pas trop s’enflammer. Ces compliments, je les prends, évidemment. J’en suis fier, ce sont un grand joueur et un grand entraîneur, des anciens du club, donc oui, c’est flatteur. Mais je garde les pieds sur terre.
Il y a quelques mois, vous rêviez de ces matchs de Coupe d’Europe devant votre télévision. Désormais, vous les jouez. Diriez-vous que votre vie a changé du tout au tout ?
C’est exactement ça. C’est le genre de match que j’adorais regarder à la télé: la Coupe d’Europe, le Tournoi des six nations, tout ça. L’année dernière, quand j’étais à Dax, je m’en rappelle, je me régalais devant ma télé. Maintenant, je les joue, mais… Je ne m’en rends pas spécialement compte.C’est bizarre
Vous avez notamment été comparé à Philippe Sella, un des plus grands joueurs de l’histoire à votre poste, après ce match contre l’Ulster… Comment appréhende-t-on ces éloges à 22 ans ?
Je connais très bien M. Sella et tout ce qu’il a accompli. Je suis très content, mais… Je ne sais pas… Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il dise quelque chose comme ça. J’essaie de ne pas y prêter trop attention, de rester concentré sur moi-même. Parce que si je commence à me comparer à d’autres joueurs…
Sur le terrain, dans quel secteur avez-vous ressenti le plus gros écart de niveau entre la Pro D2 et le Top 14 ?
J’ai du mal à comparer les deux championnats. En Pro D2, je me rends compte maintenant qu’il y avait quand même des matchs de haut-niveau. Mais c’est vrai qu’en Top14 et en Coupe d’Europe, ça bataille moins, les actions s’enchaînent plus rapidement, donc les défenses n’ont pas le temps de se replacer. Les moments où l’attaque a un temps d’avance sur la défense sont beaucoup plus nombreux.En Pro D2, on a du mal à enchaîner les actions quand ça va vite, donc il y a moins d’espaces, ça se replie mieux… C’est ça, la grosse différence
Le Top 14 est-il plus dur physiquement ?
Ça dépend des matchs, mais de ce que j’ai pu voir, notamment en Coupe d’Europe, ça court beaucoup, oui. C’est dur, mais très plaisant en même temps. Paradoxalement, j’ai fait une préparation physique beaucoup plus courte que quand j’étais à Dax. Ça a duré deux semaines, alors qu’à Dax on en faisait quatre ou cinq, et les stages (Klemenczak et les Racingmen sont partis en Géorgie cet été, NDLR) aussi ont été moins longs. C’est paradoxal. C’est juste bien mieux organisé, on touche aussi beaucoup plus de ballons. C’est différent, mais je me sens bien quand même.
Quel regard portez-vous sur le début de saison du Racing en Top 14 ?
On a une super équipe, un potentiel énorme, mais nos résultats sont en dents de scie. On fait un très bon début de saison en Coupe d’Europe. En revanche, en Top14, on est inconstant: on oscille entre les grosses performances et des prestations moyennes. On commence à enchaîner les victoires, là, mais on doit réussir à être plus régulier
Christian Labit estime d’ailleurs que vous aurez votre place en équipe de France à moyen terme… En faites-vous un objectif ?
Pas forcément, pas pour le moment du moins. Je ne suis pas arrivé ici en pensant à ça, je me concentre vraiment sur le Racing. Après, forcément… Au début, j’y pensais un peu comme à un rêve, et puis, avec le temps, ça devient de plus en plus un objectif. On verra. Je n’y suis pas encore