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À la veille du quart de finale retour de Fédérale 1 entre Rouen et Dax, les autres entraîneurs du top 6 de la poule 1 croient à l’exploit des Landais qui ont quatre points à rattraper (13–9).
Rouen et Dax vont s’affronter pour la quatrième fois de la saison, samedi soir (20 heures), avec une place en demi-finale de Fédérale 1 à prendre. Au match aller, les rouge et blanc s’étaient inclinés sur leur terrain (13–9), ce qui donne des allures de calvaire au déplacement sur les terres d’un adversaire que les Landais n’ont pas battu une seule fois en trois matches.
Mais à interroger les entraîneurs des autres équipes du top 6 de la poule (Cognac, Trélissac, Rennes et Nantes) tout est possible, notamment un exploit dacquois.
Yann Moison, directeur sportif du REC Rugby Rennes : « Le rugby de collision règne sur la planète ovale, au détriment de la justesse et de la vitesse, mais c’est très efficace. Il sera donc évidemment compliqué pour Dax de faire face à la puissance et la force de Rouen. Mais cette équipe dacquoise n’a pas besoin de beaucoup de ballons pour réussir des choses car ses joueurs usent globalement de justesse et de précision, donc il faudra rester dans ce registre pour espérer créer l’exploit. Il est tellement plus dur de faire de l’escrime que de manier la hache… Je suis d’ailleurs presque admiratif de ce qu’a réussi à faire Dax cette année. Arriver à ce stade de la compétition avec autant de jeunes joueurs et cette philosophie de jeu, c’est impressionnant. Rouen reste cependant programmé pour monter, si ce n’est pas cette année, ce sera l’année prochaine. »
Christophe Hamacek, manager de l’Union Cognac-Saint-Jean d’Angély : « Je pense que c’est du 50–50. Rouen est une équipe qui a beaucoup à perdre car il y a cet objectif clairement affiché et martelé de la montée et celui de l’invincibilité sur leur terrain. Ce sont de bons moteurs mais aussi des aspects qui peuvent se retourner contre vous si jamais Dax arrive à rester au contact et ainsi les faire douter. Les faire balbutier leur rugby, là est la chance des Dacquois. Je suis convaincu qu’ils ont un coup à jouer mais il faudra jouer juste. »
Emmanuel Panne, manager du Stade Nantais : « Cette équipe rouennaise joue à l’efficacité, un peu à l’anglaise, ce qui n’est pas étonnant géographiquement parlant. Ils sont forts devant et ont des individualités offensives tout aussi efficaces mais leur jeu n’a pas de folie, au contraire des Dacquois. Pour espérer l’exploit, il leur faudra rivaliser devant, ce qui est dans leurs cordes, et faire parler l’envie, la folie et la fougue portées, notamment, par les jeunes joueurs. La pression sera clairement sur Rouen, qui a un gros budget et ne parle que de montée, mais si ça se complique, l’union qui semble transpirer du groupe dacquois peut faire la différence. Il n’y a que quatre points et c’est justement ça qui leur permet l’espoir. »
Sylvain André, entraîneur des trois quarts de Trélissac : « Sur le papier, c’est 75–25 pour Rouen. Objectivement, ils n’ont jamais été battus chez eux et il a fallu qu’on s’emploie pour battre l’équipe bis qui s’est déplacée chez nous. Honnêtement, même avec leur banc et quelques autres joueurs, ils auraient pu jouer les phases finales ! Mais une fois qu’on a dit ça, on peut aussi parier sur une grosse entame de Dax, avec des joueurs qui se battent sur tout ce qu’ils peuvent et qui font parler leur vitesse pour contourner l’arme de destruction massive qu’est la densité physique rouennaise… S’ils restent au contact et disciplinés, tout peut basculer. Mais je leur souhaite bien du courage parce que ça sera dur, de toute façon ! »