- JN
Bienvenue à l'USDax
Et puis voilà, quelqu’un a rallumé la lumière ce printemps, à Bordeaux, dans un stade Chaban-Delmas festif, bigarré, baigné d’un soleil que la matinée avait fait craindre de rater. Un groupe de gars venus d’ici et d’un peu partout, souvent laissés pour compte dans leurs clubs respectifs, vite devenus une bande de copains, rassemblés autour d’un projet de jeu ambitieux prôné par un fort duo d’entraineurs, dont la philosophie mêlant fantaisie et rigueur, grand large et conquête- mais les uns peuvent-ils s’épanouir sans les autres ?-, et qui, quoi qu’on en pense, quoi qu’on en dise ne s’affranchira jamais des notions de fête et de plaisir, a ramené l’USD et toute la foule rouge et blanche qui la suit à la lumière de l’élite nationale, après deux années de restructuration et de consolidation à tous les étages. Alors, que reste-t-il de ces cinq années passées à l’étage du dessous ? Des flashs peut-être, des gens surement : Un Stade Ernest Wallon bouillonnant déjà de joie malgré la défaite, une énorme fiesta ce jour là que le temps avait béni, le plaisir de faire manger l’herbe aux tenants d’une autre philosophie rugbystique, une énorme colère à la sortie de Sainte-Germaine où ma fille m’avait demandé « Dis, Papa, pourquoi quand on va les voir, les Dacquois, ils ne perdent toujours ? », des gens qui ont créé un site qui me permet de vivre mon plaisir de supporter dacquois (Si, si, j’y tiens, même si je ne peux pas accompagner le club partout où il va, et ça, on ne pourra me l’enlever), un homme qui a initié cet instrument de communion sur la toile et qui mériterait une bien plus grande reconnaissance pour nous avoir permis de nous rassembler autour de l’icône rouge et blanche.
Dans quelques semaines, l’USD va sortir dans l’arène pour y affronter des taureaux belliqueux, racés, puissants, francs ou retors. Elle va enfin pouvoir se confronter à ce qui se fait de mieux dans le rugby continental, à des cadors européens qui vont affronter l’adversaire au-delà de la mer. Elle va aussi y côtoyer des frères de galère pour qui l’objectif sera de survivre à cet échelon. Mais surtout, l’USD va pouvoir montrer de quoi elle est capable, en souhaitant que le jeu prôné par ses entraineurs restera fidèle à ses principes, amenant de la gaieté dans un championnat pas toujours bien rigolo par le passé, où l’enjeu a fini par étouffer le jeu, où la course à l’armement a été le maitre mot. La tache s’annonce ardue, l’équipe de la Cité Thermale n’aura pas le temps de se mettre en jambes, il faudra être prêt pour l’accueil immédiat du terrible bicho toulousain de l’élevage Noves, et souhaitons que la faena ne se termine pas par une cornada douloureuse qui laisserait des traces. Mais que l’aventure promet que d’être excitante ! L’objectif avoué sera de persister, de s’installer, afin de préparer un avenir ancré dans l’élite. Pour une si petite ville, pour un département pas parmi les plus nantis du pays, pour un club au budget pour le moment limité qui devrait devenir le porte-drapeau d’une région si les rancœurs et les rivalités historiques voulaient enfin se dissiper, quel challenge que de montrer que le rugby de haut niveau peut AUSSI s’épanouir loin des grandes villes et des grands capitaines d’industrie. Et surtout, c’est mon souhait le plus profond, et je suis certain qu’il est partagé par beaucoup, j’espère ardemment qu’elle saura défendre la philosophie d’un jeu festif qu’elle a toujours revendiqué, incarnée par son entraineur des lignes arrières, mais que la rigueur inculquée par son binôme catalan a seule été en mesure de permettre.
Alors, si il est encore temps de remercier du fond du cœur tous ceux, restés ou partis-qui reviendront peut-être un jour-, actifs ou retraités du jeu, qui ont permis la remontée, il est maintenant l’heure de souhaiter la bienvenue à ceux qui arrivent, parfois de loin, ou qui reviennent, à ceux qui ont accepté de défendre ces couleurs auxquelles nous tenons tant, parfois au détriment d’un destin financier et sportif plus grand, et de leur souhaiter un grand courage pour cette saison, mais aussi un plaisir aussi grand qu’il puisse être. L’USD n’est pas morte ce soir de décembre 2001, elle s’est endormie, et cette saison passée, elle s’est réveillée, pour notre plus grand plaisir. Apprêtons nous à l’encourager, à la pousser, à souffrir avec elle et ses joueurs, mais surtout, préparons nous à un grand festin de jeu. Que la saison soit belle !
Le Bonheur est sur le pré,
Cours-y vite, cours-y vite,
L’USD est remontée,
Cours-y vite,
Elle va gagner.