- Oban
Exemplarité
Pour faire écho à un article paru dans le journal Sud-Ouest la semaine passée, et d’’après mon ami Robert, le petit, pour ceux qui l’ont connu et continuent de s’en servir de référence par respect pour notre langue, l’exemplarité peut revêtir plusieurs sens selon le que l’on considère le mot exemplaire sous un angle positif ou non.
On passera de suite sur l’exemplarité se référant à des faits qui devraient nous ouvrir les yeux sur ce qu’est en train de devenir réellement ce sport qui nous passionne depuis l’intrusion sauvage de quelques trublions friqués qui ont débarqué en terrain conquis depuis une dizaine d’année en proclamant lors de leur apparition que les choses devaient changer, que les petits devaient se garer, que l’Histoire et la tradition devaient faire place au marketing, à l’affairisme et à l’appât du gain. L’intersaison qui vient de s’achever (enfin pas tout à fait pour tous si vous voyez ce que je veux dire…) a été d’une implacable exemplarité sur les dérives que ce professionnalisme rapace, ultralibéral et égocentrique a entrainées : Affairisme, tripatouillage de comptes, intrusion de potentats cupides, immixtion de politiques, guéguerres entre les instances, conflits d’intérêts, affrontements par internet interposé entre supporters allant jusqu’aux insultes et même au cybercaillassage de site, supporters dont le discours de certains ne laisse aucun doute sur leur culture plus proche du footix aviné ou du bobo inculte qui n’a d’autre intérêt que de bader les stars qui passent devant sa loge. Ce qui s’est passé est à ce point exemplaire que, quel que soit le point de vue que l’on adopte, le rugby français a perdu gros en matière d’image cet été, même si les médias, Canal et Eurosport en tête, font tout pour en faire un produit d’appel premium pour leur offre.
Quoiqu’on en dise (surtout les médisants d’ailleurs) d’exemplarité, l’USD en a fait preuve dans la tourmente dont elle a été une victime collatérale : D’abord en restant sur son quant-à-elle, prévoyant une saison de Fed1 en gardant un œil malgré tout sur un éventuel sauvetage. Elle ne s’est pas jetée dans un passage en force, un « on fait comme si », qui se serait révélé bien plus délétère pour son avenir que la prudence dont elle a fait preuve avant de finir par montrer les dents en disant qu’à un moment donné, il fallait arrêter de la prendre pour une poire. D’ailleurs, si le club est parvenu à hameçonner des joueurs comme Ignacio Mieres, Martin Chiappesoni, Aisea Koliavu entre autre, qui ont évolué à des niveaux plus élevés que la D2 comme l’Aviva Pro12, qui sont dans l’antichambre des Pumas ou bien qui jouent au niveau australien juste au dessous des Provinces de Super15, c’est qu’il a du trouver les arguments justes pour que ces joueurs patientent au risque de se retrouver sans rien fin août. Et il faut sincèrement remercier les joueurs qui sont venus.
L’exemplarité, l’USD devra en faire une preuve sans faille. « Intrigants », « mafieux », « magouilleurs », « mange-merdes », et j’en passe et des meilleures, c’est un petit résumé de ce qui s’est écrit un peut partout sur le net, venant d’un peu partout dans la France ovale. L’image de l’USD, déjà passablement jaunie et écornée par les dernières années de décadence sportive, n’a cessé de prendre des coups de griffes et de rasoir par beaucoup. Rares ont été les messages de soutien, non pas pour aider l’USD dans cette mélasse dégoûtante, mais simplement pour essayer d’expliquer aux excités que le club de la sous-préfecture n’était pas LA cause du bordel ambiant. Et à cet égard, il faut en remercier sincèrement et humblement leurs auteurs. D’exemplarité, il faudra que le club en fasse preuve vis-à-vis de ses supporters qui ont trop souvent eu l’impression ces dernières années d’être mis de côté, comme si le club ne leur appartenait pas du tout. Il devra faire preuve d’exemplarité dans le combat qu’il va devoir mener pour reconquérir le public qui a déserté le Stade Maurice Boyau, alors que se profile à l’horizon l’émergence d’une nouvelle arène, moderne, qui devrait lui donner plus de légitimité encore à aspirer à évoluer au niveau professionnel : D’ailleurs, les bons ouvriers ont de bons outils, dit-on, et il semble à ce sujet qu’avec les installations de Colette Besson, la nouvelle salle de musculation et d’autres satellites, l’USD commence enfin à se doter des outils dont elle aura besoin pour survivre à ce niveau.
L’exemplarité, le staff et les joueurs devront en faire preuve également. Entre les joueurs rescapés du désastre de l’année passée et qui sont restés, ceux qui ont accepté de grimper dans ce qui était une galère ballottée aux quatre vents, et ceux qui sont venus renforcer l’équipage pour lui donner plus l’air d’un ensemble susceptible de tenir le cap en ProD2, ils devront affronter une hostilité rampante de la part d’illuminés obtus qui se sont trompés de ballon, et une adversité qui, déjà, leur promet la dernière place avant même que l’équipe n’ait foulé son premier brin d’herbe. Le groupe va devoir faire bloc, trouver une cohésion rapide, va devoir recevoir l’aide de tous, dirigeants, sponsors, ville, supporters pour exister et faire rendre gorge à tous ceux qui nous ont TOUS insulté, qui nous ont ont TOUS méprisé, et qui nous épieront en espérant qu’on se prendra les pieds dans le tapis, et qu’on se cassera la gueule dans la case d’en dessous. Le boulot qui attend le groupe s’annonce colossal. On va avoir du retard à l’allumage, c’est certain, mais la saison sera suffisamment longue pour que les « Barbarians Dacquois » de septembre deviennent une vraie phalange de ProD2 et montrent à tous que l’USD mérite sa place à cet échelon. L’équipe n’a rien à perdre, au contraire, sa survie en ProD2, et si possible, comme cerises sur le gâteau, une petite victoire dans le Bouclier des Pins contre les voisins, et un petit titre officieux dans le championnat des Charnegous de Côte-Basque-Landes, ça ne pourrait que rajouter une petite note de plaisir dans une saison où on devrait quand même pas mal en baver.
L’exemplarité enfin, les supporters ne devront pas en manquer. Dans leur soutien d’abord : Les premiers signes donnés par JC Goussebaire sont positifs. Vu d’ici, il semble que l’USD ne soit plus enfermée dans une bulle comme elle l’a été : Proposition d’une véritable stratégie concernant l’avenir des joueurs, l’inclusion des jeunes, l’appel aujourd’hui inévitable à d’autres cultures avec une recrutement qui s’annonce intéressant et moins aléatoire que par le passé, entraineurs venus d’ailleurs, sans lien préalable avec l’USD, avec un œil neuf sur le petit monde dacquois, remerciements aux supporters qui se sont battus cet été, aux p’tits vieux accros qui vont assister aux entrainements, messages se faisant l’écho de ce qui peut se lire à droite à gauche, la « nouvelle » USD voulue ou tout du moins annoncée par le Président serait-elle en train de vraiment émerger ? Alors donnons-lui en acte. Et prenons notre part en le soutenant. Mais d’exemplarité, les supporters devront aussi en faire preuve à l’égard des visiteurs : I made a dream… J’ai rêvé d’un stade Maurice Boyau bien rempli, avec un public qui accueille l’adversaire avec l’hommage qui lui est dû, qui respecte dans un silence de cathédrale le buteur adverse et sui sait apprécier l’exploit d’où qu’il vienne. Soyons exemplaires pour fermer le clapet de ceux qui nous détestent et reconquérir le respect que les dernières saisons (à juste titre), et que cet été détestable (à tort) nous ont fait perdre aux yeux de beaucoup, ici, et ailleurs.
La saison va être ardue, soyons humbles, soyons unis, soyons affamés ! Nous n’avons RIEN à perdre Allez Dax !