Claude DRY

11 Déc 2010 10:20 #56702 par Fly
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Voilà un gars qui pour l'instant répond aux attentes placées en lui, même si je crois que sa place au sein du pack pourrait être encore plus prépondérante.

Interview source sudouest.fr

11 décembre 2010 06h00 | Par Benjamin Ferret

Un requin pass é en Isère
Arrivé en France, à Montluçon, pour remplacer un compatriote blessé, Claude Dry est depuis tombé amoureux de notre pays. Au point de vouloir demander la na tionalité française en fin d'année prochaine.

Le jeu avec ballon, un exercice pour lequel le deuxième ligne est plus sollicité que l'an passé, à Grenoble.

«Tu sais, en Afrique du Sud, en ce moment, c'est la merde ! Il y a quelques semaines, la voisine de mes parents, qui vivent pourtant dans un gros village, a été agressée chez elle à coups de matraque. » Dans un français presque parfait, délicieusement parfumé aux accents des terres du nord du pays le plus au sud du continent africain, Claude Dry confirme qu'un nuage de violence masque depuis plusieurs années la nation arc-en-ciel qui est la sienne.

Au point, même, que le deuxième ligne, arrivé en France au mois de décembre 2006, envisage aujourd'hui de demander la nationalité française. « Mon père est le premier à me dire qu'il me mettrait une claque si je revenais au pays. » Pour le rugby, évidemment, où « il est plus facile de vivre de sa passion », mais aussi la vie. « La couverture sociale, en Afrique du Sud, on ne connaît pas. »

Angela, blonde d'Ibiza
Peut-être, aussi, pour sa compagne Angela, blonde d'Ibiza rencontrée à Grenoble. Lui jouait au rugby ; elle travaillait dans le cabinet de kinésithérapie où venait se faire soigner l'effectif du FCG. De quoi servir de trame à un roman à l'eau de rose… Si ce n'est que l'histoire est encore plus savoureuse : « Je l'ai croisée après un match, en fin de saison dernière, au moment d'aller fêter la victoire avec mes coéquipiers. Vu qu'elle les connaissait tous, je lui ai proposé de se joindre à nous alors que je n'avais jamais trop parlé avec elle. »

Le coup de foudre ! Avec, cet été, un déménagement pour les Landes. « Elle a tout quitté pour me suivre. Là, c'est dur parce qu'elle ne trouve pas de boulot dans un cabinet de kiné », souffle Claude. Les Landes ; et l'US Dax, club qu'a rejoint le deuxième ligne.

Au grand dam de Fabrice Landreau, son entraîneur en Isère, qui nous l'avouait au mois de mai dernier : « J'ai tout fait pour le garder… Mais Dax a su trouver les arguments pour le convaincre. » Un besoin de changer de pré, justifié par le fait qu'il lui « manquait quelque chose ». Et si les résultats ne sont guère conformes à ceux que Claude Dry espérait en signant chez les rouge et blanc, le Sud-Africain entend bien inverser la tendance : « C'est la première fois que mon équipe est aussi basse dans le classement mais je compte bien me battre et ne pas m'échapper. Je comprends en revanche la colère de nos supporteurs. Des gens se saignent pour payer leurs abonnements dans cette ville qui bouffe rugby. »

Bouffer rugby, voilà bientôt 12 ans que Claude Dry ne fait (presque) que ça. Avec, en guise de mise en bouche, la conséquence d'un comportement à l'opposé de celui que devrait avoir un bon élève. « J'étais une menace (sic) pour mon école. Le directeur a alors posé une condition à mes parents : ou je me mettais à jouer au rugby ou je pouvais changer d'établissement. »

Et en se mettant à tâter de l'ovale, les « bêtises » furent alors remisées. Au Collegians, tout d'abord. Puis, dès 18 ans, l'académie de la franchise des Natal Sharks - la Kwazulu Natal - comme récompense de ses prestations dans les sélections régionales. Ses coéquipiers d'alors ? Keegan Daniel, Ryan Kankowski, Alistair Hargreaves ou Tendai Mtawarira. Tous devenus Springboks. Mais pas Claude, qui tira bien vite un trait sur une possible casaque à la gazelle. « Dans les équipes de jeunes, j'étais souvent retenu dans un premier groupe de 33 joueurs. Je disparaissais ensuite des listes, parfois parce qu'il y avait meilleur que moi, parfois parce que la fédération impose que trois joueurs de couleur soient dans l'équipe. »

« Une voiture et un appart »
Bien décidé à devenir joueur de rugby professionnel, Claude Dry saisit néanmoins l'occasion qui se présenta à lui sous la forme d'un appel téléphonique donné de Montluçon : « Un ami qui jouait là-bas s'était pété le genou et me proposait de le remplacer. Je ne savais même pas où c'était, je ne parlais pas le français… Mais j'ai dit oui. » Six mois comme joker médical, et une arrivée en France aussitôt la dernière épreuve de ses examens passés. C'était à l'hiver 2006 et, si ce n'est pour des vacances, il n'est, depuis, plus retourné dans son pays natal. « Personne ne parlait anglais, si ce n'est un joueur qui avait vécu en Côte d'Ivoire. »

Et tandis que la logique aurait voulu qu'il change à nouveau de latitude, lui a décidé d'aller frapper aux portes du FC Grenoble. Le centre de formation, tout d'abord, et bien vite un contrat professionnel. « Ils m'ont demandé ce que je voulais. Je leur ai répondu une voiture et un appart. J'avais besoin de liberté. »

Cette année, c'est à Saugnac-et-Cambran que Dry et sa compagne ont emménagé. « Après trois ans en appartement, à Grenoble, l'espace me manquait. » Avec un « jardin plus grand que la maison », le requin - des Sharks - passé en Isère peut désormais s'adonner à l'une de ses passions : le barbecue. Une activité estivale, mais pour Claude, la France n'a d'autre saison que celle du bonheur. Hier, alors que le thermomètre peinait à afficher 7° C, lui était en short et tee-shirt.

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