Je suis d'accord avec vous. On n'avait rien à attendre de ce match, le rugby pro français s'est habitué à jouer 4 championnats en ligues (Top14 top, Top14 down, ProD2 Play-offs, ProD2 -pour-ne-pas-descendre) et hier il y avait au moins deux niveaux d'écart entre une équipe de limite ProD2/Top14 et une demi équipe de ProD2 (toujours a même) complétée avec des joueurs qui n'en n'ont pas le niveau (toujours les mêmes).
Il y a un point qui ne soufre aucune contestation, c'est la bravoure limite masochiste des gars qui, comme l'a dit Max Delonca quand il est sorti, "se sont envoyés comme des ânes". Je ne sais pas dans quel état ils vont finir, ou bien comment ils vont vieillir, mais on devrait créer une prévoyance spéciale. Ce n'est pas ironique, les qualités hormonales des gars sont une constante.
Par contre, à force de se faire marcher dessus, à force de se taper la tête contre le le mur adverse, en particulier quand il s'agit de remonter le ballon dans les 22m, les Dacquois finissent sur les genoux et se font éparpiller sur les impacts,et par se faire trouer par les joueurs d'en face qui ont passer leur temps à les attendre, à es renvoyer dans leur camps à chaque impact.
RSA l'a dit, Arnaud Pic l'a répété: On a ds joueurs moins costauds que les autres alors faut déplacer les défenses, les contourner.L 'équipe mise sur sa vitesse derrière. Ok. On ne lui ôtera pas cette qualité non plus. Mais pour ça, pour déplacer le jeu, il faut que les joueurs aient de l'air. Or on se heurte à deux éceuils dans la mise en place du projet... D'abord l'épouvantable lenteur des sorties de ballon sur les regroupements. Ce point est rédhibitoire et fout en l'air le projet de jeu dès son point de départ. Hier, même si j'ai trouvé que Berchesi a été un plus, en particulier dans son aptitude à lire le jeu, je trouve que Nicolas Cachet, la journée précédente, est plus un accélérateur de jeu, comme un demi-centre au hand-ball. Sa passe est plus longue, plus vive. Klem est devenu le vrai chef de la ligne de trois-quarts par sa vitesse, ses pénétrations, ses courses, et par son implication autodestructrice en défense face à des mastodontes qui n'ont rien à foutre de ce qu'est un intervalle et qui préfèrent piétiner leur adversaire pour le détruire.
Pour jouer au large, il faut aussi des qualités techniques. Là encore on ne peut pas dire que ce soit le pied, surtout chez certains qui ont des mains de plâtrier (je m'en excuse auprès des plâtriers), ce qui ne les empêche pas de jouer des off-loads-de-la-mort-qui-suicide das des conditions précaires. Eseva Delaï a montrer sur les rares ballons qu'il a touché EN DEUX ANS qu'il a des qualités... Mais il ne voit JAMAIS le ballon dans des conditions décentes, la faute aux "qualités" techniques de ceux qui sont sensés envoyer la balle à l'aile. Il faut dire que la lenteur des libérations dans les points chauds, où l'adversaire se consomme très peu, a tout le temps de se replacer sur la largeur ne facilite pas du tout les choses
Un dernier point qui m'a frappé hier, c'est la différence sur les impacts entre des Mamea Lemalu, Milot-Chluski ou Karl Château qui éparpillaient les défenseurs dacquois qui se sacrifiaient sur leur route et les avants dacquois qui se heurtaient avec très peu de vitesse à deux défenseurs catalans. On ne sait pas jouer sans ballon, on n'a pas de vitesse sur les prises de balle... Ce n'est pas nouveau, depuis les AVT, Ludo Courtade, Fotu Auelua, Deniau et consorts, on l'a oublié.
Et à force de s’époumoner, de se faire secouer en attaque, de se faire malaxer et éparpiller en défense, on perd le peu de lucidité qu'on a on donne à l'adversaire la matraque pour nous matraquer, et on craque. Alors on prend une demi centaine de points une fois de plus, comme on l'a prise à Bayonne, comme on peut craindre qu'on en prendra à Colomiers, à Montauban, à Grenoble, à Nevers ou dans la Préfecture chez nos voisins. Et on nous répètera à l'envie que c'est comme ça, qu'on n'a pas les joueurs avec un gabarit ad-hoc, qu'on soufre sur le plan physique, qu'on en est réduit à choisir les matchs, ces matchs de notre championnat de ProD2-pour-ne-pas-descendre, et que les finances ne permettent pas d'avoir quelques joueurs calibrés ProD2 de plus. Mais tout ça, on l'a intégré. Pas la peine de nous le seriner et de nous prendre pour des billes.
Alors oui, il n'y avait rien à attendre de ce match, il n'y a pas de raison d'être peiné de voir le maillot rouge piétiné une fois de plus, le sacrifice permanent des gars sur le terrain mérite notre respect, mais ça fait mal quand même.