Article Sud-Ouest du jour
Les y voilà. Pour la toute première fois de leur histoire, les Dacquois entament, ce soir, leur aventure en Fédérale 1. À en croire des commentaires laissés sur des forums ou les réseaux sociaux, de
nombreux supporteurs ne sont pas mécontents de voir évoluer leur formation au troisième échelon national.
La présence de centaines de personnes, lundi soir dans la tribune principale de Maurice-Boyau, à l’occasion de la présentation de l’effectif, confirme également que la descente n’a pas entraîné d’hémorragie massive dans les rangs du public.
Du côté des principaux acteurs, le débat n’a pas lieu d’être. La situation est telle qu’elle est et ils doivent s’en accommoder. Avec quelles ambitions ? Le président Gilbert Ponteins a dévoilé une partie de la réponse en début de semaine : « Remonter le plus vite possible, et si ça pouvait être cette année, ce serait très bien. » Les entraîneurs n’en pensent pas moins mais ils se gardent bien de le crier haut et fort. Et pour cause. Débarqué assez tardivement d’Anglet, Frédéric Tauzin, le chef d’orchestre, poursuit la découverte de son groupe et de son nouvel environnement. Chargé des avants, Emmanuel Maignien, son adjoint, découvre, quant à lui, les joies de la troisième division
française. Dans ces conditions, leur discours mesuré n’est pas une surprise. « Je ne peux pas me permettre de donner un pronostic, déclare ainsi ce dernier. Je ne sais pas où on va mettre les pieds. »
Écartée de la poule Sud-Ouest, l’US Dax va en effet voyager cette saison. Voir du pays et découvrir de
nouvelles terres de rugby, comme Rennes ou Suresnes. Une chose est sûre : les Dacquois ne devront pas connaître de retard à l’allumage. Avec « seulement » 22 rencontres de poule et deux places qualificatives pour les phases finales, leur marge de manoeuvre n’est pas énorme. Surtout si l’on estime que Rouen et son budget XXL (plus de 6 millions d’euros !) vont à coup sûr s’octroyer l’un des deux tickets. Et que Cognac et Nantes sont des adversaires ambitieux. Ils devront également s’adapter à un championnat quelque peu hybride, amateur sur le papier mais professionnel
à bien des égards. « L’étau se resserre entre les cadors mais la Fédérale 1 propose tout de même
un niveau très hétérogène, confie Frédéric Tauzin. Il y aura des équipes qui vont s’entraîner trois fois par semaine et d’autres, comme nous, de façon biquotidienne. Forcément, cela se ressentira sur les plans physique et organisationnel. »
Leurs deux matchs amicaux, notamment celui face à Anglet, leur ont donné ainsi un petit aperçu de
ce qui va les attendre. « En première mi-temps, nous avons été davantage dans la récitation que dans un match de rugby. On s’est fait surprendre par une agressivité pourtant logique. Or , nous n’avons plus le droit d’être surpris et de faire des entames sans s’engager. » D’autant qu’avec une pancarte d’anciens pensionnaires de Pro D2 dans le dos, les Landais seront attendus au tournant.
Pour mener à bien sa mission, le staff mise sur un groupe alliant expérience et jeunesse. Sur des recrues rompues aux joutes du monde professionnel (Heguy, Soqueta, Rameau…) et des jeunes pousses issues du centre de formation (Delblancu, Reteau, Puntous…), lequel est pleinement associé au projet cette saison. Le départ inattendu du deuxième ligne chilien Pablo Huete est un vrai
coup dur et le club devra absolument le combler, dans un secteur de jeu finalement peu fourni.
Mais dans l’ensemble, les promesses affichées durant la préparation donnent envie d’y croire. Avec neuf essais inscrits en deux rencontres, dont une bonne majorité par les lignes arrières, les Dacquois ont fait montre d’un bel esprit joueur. « C’est dans l’ADN du club, résume l’ancien coach angloy. On a insisté sur la défense au départ car je savais très bien qu’offensivement, les gars étaient déjà plus ou moins au point. Notre jeu ne se basera pas sur des petits tas et des chandelles. Mais puisqu’on veut prétendre à être compétitif en Fédérale 1, il faudra être efficace. Et donc capable d’utiliser toutes les formes de jeu. »
Et le démontrer sans attendre. Face à Rennes, ce soir, le faux pas est ainsi tout bonnement interdit.
Parce qu’une bonne entame est cruciale, ne serait-ce qu’en termes de confiance. Parce que l’USD évoluera à domicile, face à un inédit promu. Parce qu’elle doit d’emblée marquer son territoire, pour dissiper les doutes inhérents à une relégation, qui plus est historique.
Le premier jour du reste de sa vie est arrivé. À elle d’en faire une fête. Et non pas une défaite.