Le Match dans Sud-Ouest
US Dax : un réveil en douceur, face à Bergerac
A LA UNE RUGBY US DAX
Publié le 14/10/2019 à 15h25 par Julie L’Hostis.
En plein doute, les Dacquois n’ont pas signé un match référence, dimanche. Mais cette fois, le combat et l’agressivité qui leur manquait étaient au rendez-vous.
Le temps et les tenues des plus de 2000 personnes qui s’étaient donné rendez-vous à Maurice Boyau dimanche étaient trompeurs. Non, nous n’étions pas fin août mais bien mi-octobre avec une deuxième victoire de l’US Dax en cinq journées (28–6). Ces cinq points grâce au bonus offensif font du bien à la tête d’un groupe qui n’avait pas le choix du résultat s’il veut que ses ambitions de revoir un jour la Pro D2 soient prises au sérieux.
Comme face à Trélissac, les joueurs de Frédéric Tauzin et Stéphane Barbéréna ont démarré tambours et banda battantes sous les ordres d’une charnière inédite composée de l’ancien joueur de Peyrehorade Simon Gatuingt à la mêlée et du polyvalent et pur produit dacquois Simon Garrouteigt à l’ouverture. « C’est une autre option que l’on a avec trois demis de mêlée de qualité. La concurrence est saine et ça permet de ne pas se reposer sur ses lauriers. Simon Gatuingt apporte son expérience à la polyvalence et la jeunesse de l’autre Simon et de Sylvère Reteau, qui peut aussi jouer centre », confiait Tauzin à l’issue du match.
Sur le terrain, dès la 6e minute, Théo Gatelier était à la finition d’une superbe percée de Delai qui ne trouvait pourtant pas de soutien immédiat. La défense de Bergerac était replacée, alors les avants s’attelaient à du jeu au près. La faille était finalement trouvée par Garouteigt qui temporisait sa passe pour ouvrir la porte à son compère de l’arrière qui pouvait tranquillement aller aplatir sous les poteaux (7–0).
De retour de la Coupe du monde universitaire au Japon avec Garrouteigt et Théo Sentucq, Gatelier signait un doublé à peine un quart d’heure plus tard. Après une superbe percée du troisième ligne Olivier August qui temporisait en attendant un soutien encore tardif, finalement assuré par le centre Florian Argel, le jeu rebondissait vite sur le côté droit. S’en suivait une passe volleyée d’Hollet pour Dechavanne. Ce dernier faisait alors parler sa vitesse pour éliminer le dernier Bergeracois qui restait (14–0, 20e). Le score était lourd pour des Bergeracois privés de ballon qui savaient tout de même se nourrir des quelques erreurs dacquoises pour accrocher le score (14–6 à la mi-temps).
« Un vrai match de rugby »
On pouvait craindre le retour des vestiaires après la seconde période vécue contre Trélissac et les pas moins de 34 points encaissés sur le second acte. Mais c’était sans compter sur une agressivité et une présence dans le combat que l’on n’avait pas vu côté dacquois depuis le début de la saison. « On est content de cette victoire qui a surtout été construite sur l’agressivité qui nous faisait défaut. L’autre point positif, c’est qu’on ne prend pas d’essai. Ce n’était peut-être pas un grand match de rugby, mais c’était un vrai match de rugby », confirmait Stéphane Barbéréna.
« D’abord du combat »
Face à une équipe de Bergerac dense et bien en place défensivement, les rouge et blanc étaient contraints de se lancer dans de longues séquences de jeu qui n’ont que très peu abouti, à cause notamment d’une cascade d’en-avants (une bonne dizaine juste sur le deuxième acte). Même destin pour les ballons portés (3 fois), et ce n’est qu’après du pick and go d’école que l’essai du bonus et celui de sa confirmation étaient marqués (55e par Reteau et 78e par Ferrer).
« Jusqu’à présent ce n’est pas qu’on n’avait pas envie, mais on voulait trop jouer à la baballe en oubliant que le rugby, c’est d’abord du combat. Je pense qu’aujourd’hui on a remis les choses à l’endroit en gagnant d’abord nos duels avant de franchir. Sur la fin, je crois qu’on les a surtout usés », témoignait le centre Vincent Hollet, très présent hier après-midi.
Doucement, ce groupe plutôt timide et sympathique serait-il en train de faire sortir l’agressivité qui sommeille en lui ? Pas tout à fait encore d’après le président Benoît August : « On est content mais on sent la chape de plomb des trois défaites du début de saison qui fait encore planer la peur de mal faire sur les joueurs. Il faut continuer d’être autant impliqué et ces cinq points vont nous aider à continuer dans ce sens ». Maintenant qu’ils semblent réveillés, l’idée serait de ne pas se rendormir.