Source Sud-Ouest
Face à Chambéry, les Dacquois ont déjà grillé un joker à domicile
Même si la saison est longue et que l’USD a encore vingt-cinq matchs à jouer, la défaite contre Chambéry
à domicile est une occasion manquée de démarrer sur de bonnes bases.
Il y a de ces rencontres après lesquelles la défaite peut s’expliquer de mille façons et il y en a d’autres où la question reste sans réponse ou presque. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je crois qu’on a perdu nos moyens et qu’on n’a jamais redressé la tête ensuite », confiait l’entraîneur des avants de l’US Dax, Manu Maignien à l’issue du match perdu contre Chambéry, à la maison (19-9), en ouverture du championnat de Nationale.
Il y a en effet eu ce premier quart d’heure de bonne qualité où les rouge et blanc semblaient avoir la maîtrise du
ballon et du rythme. Ils gênaient la conquête adverse en défense et progressaient en attaque, malheureusement
sans aller à dame. Cette inefficacité dans le dernier geste et les derniers mètres a participé à semer le trouble dans la tête des locaux qui se sont mis à enchaîner les fautes de main, remettant leur adversaire dans la rencontre (6-0 pour Dax puis 9-6 à la mi-temps pour Chambéry).
« Les neuf points, c’est nous qui leur donnons par des erreurs de minimes. On n’a pas réussi à multiplier les temps
de jeu et à aller de l’avant, au lieu de ça, on est tombé dans leur jeu à eux et ils se sont parfaitement nourris de nos erreurs », poursuivait Manu Maignien. Alors que samedi soir, la musique s’échappait logiquement du vestiaire savoyard, côté dacquois, on pouvait entendre l’eau des douches couler et le bruit des sacs qui se referment sur une grande déception. « On fait un très bon quart d’heure et on se laisse dépasser je ne sais pas comment. Après tu joues avec le stress d’encore plus mal faire tout en courant après le score. Il va falloir travailler sur la gestion d’un match avec ses temps forts et faibles pour essayer que ça ne se reproduise plus, à commencer par le prochain match à Suresnes », annonçait le deuxième ligne Jérémy Helmbacher.
Une fois le doute installé, on aurait pu attendre qu’un vent de révolte soit soufflé par les joueurs d’expérience, recrutés
un peu pour ça aussi (lire par ailleurs). Le demi de mêlée Ayestaran a fait le travail mais sans amener ce truc en plus. Tulou a ferraillé mais sans faire de différence flagrante, pareil pour le centre Mchelidze, entré en cours de rencontre.
« Notre mêlée est quand même un point positif. Dommage qu’on n’ait pas réussi à se lancer derrière », regrettait
Manu Maignien.
Dans le reste du jeu, le seul à un peu se détacher a été le jeune Diaby Doucouré. Le troisième ligne de 24 ans, venu de Fédérale 2 il y a deux ans, sort tout juste des espoirs et est en double licence avec Saint-Paul-lès-Dax. « Je ne sais pas trop quoi dire, c’est ma première interview ! glissait-il en sortant des vestiaires. J’ai donné le maximum même si c’est emmerdant de perdre à la maison pour le premier match ».
Pour l’expérimenté et ouvreur international Felipe Berchesi, il ne s’agit pas d’un problème de leadership mais de
rigueur personnelle : « Quand tu commences par passer trente minutes chez eux sans marquer, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Et une fois dans le mal, on n’arrive pas à relever la tête mais il faut aller au bout de nos actions, de ce qu’on met en place à l’entraînement. On est devenu notre propre ennemi alors qu’il faut que chacun
soit concentré et rigoureux sur les tâches de son poste. C’est comme si on avait eu la tête ailleurs… », concluait-il.
Une rigueur et une confiance souvent présentes dans les discours mais qui peinent à émerger de manière constante des prestations des joueurs dacquois depuis quelques saisons. Peut-être les trouveront-ils à Suresnes, la semaine prochaine ?