Dans Sud-Ouest
US Dax : le 3e ligne Luigi Dias raconte son séjour avec la sélection portugaise
Par Maxime Klein
Publié le 01/12/2020 à 11h22
Le troisième ligne Luigi Dias vient de passer trois semaines avec la sélection portugaise. Il revient en pleine forme.
S’il y en a bien un qui arrivera en pleine forme, aujourd’hui, mardi 1er décembre, pour la reprise de l’entraînement de l’US Dax, c’est bien lui. Pendant que ses coéquipiers s’entraînaient chacun de leur côté ou durant l’heure réglementaire autour de chez eux, le troisième ligne des rouge et blanc Luigi Dias (22 ans) a passé pour sa part trois semaines de tournée avec la sélection portugaise. Ses premiers vrais moments avec les Lusitaniens, après deux petits jours de stage fin septembre.
« Cela s’est très bien passé, il y avait une bonne ambiance, avec beaucoup de jeunes, j’ai déjà envie d’y revenir », sourit le natif de Dax, encore en transit à Toulouse hier matin et qui devait rejoindre la cité thermale ce 30 novembre au soir.
« Un peu déçu » toutefois de ne pas avoir participé aux deux victoires des Portugais face au Brésil (30–10 samedi 21, puis 33–13 samedi 28 novembre) – il était vingt-quatrième homme lors des deux rencontres – Luigi Dias a mis le pied dans la porte et a pris rendez-vous pour la suite.
« Ces trois semaines (1) m’ont permis d’intégrer le groupe et de voir comment cela se passait, raconte le joueur, qui a débuté à l’USD à 7 ans. J’ai fait les entraînements, les échauffements, au cas où il y aurait un blessé, et j’ai essayé de me fondre dans le collectif. Il y a beaucoup de qualité avec des joueurs très techniques et très rapides. Je connaissais quelques “Français” et, avec ces matchs à huis clos, cela nous a permis de donner de la voix pour encourager les coéquipiers. Maintenant, j’espère être de nouveau appelé pour le Tournoi des Six Nations B. »
Objectif : Coupe du monde 2023
D’autant plus que Luigi Dias voit encore plus loin : la Coupe du monde 2023 organisée en France. Surtout que la seule participation du Portugal à un mondial remonte à 2007, lorsque la compétition se déroulait… en France. Le Dacquois sait que deux tickets devraient être attribués via le Rugby Europe Championship (ou Tournoi
, au terme de matchs qualificatifs disputés en 2021 et 2022. Le Portugal a terminé deuxième d’une édition légèrement tronquée cette année, derrière la Géorgie et devant l’Espagne, la Russie, la Belgique et la Roumanie.
En plus des joueurs évoluant au Portugal, « Les Loups » comptent surtout des éléments pensionnaires de la Nationale ou de la Fédérale et quelques professionnels, comme le centre José Lima (Carcassonne, 106 matchs de Pro D2). Il y a aussi désormais des « Français » sélectionnés par les entraîneurs tricolores Patrice Lagisquet et Hervé Durquety. « L’arrivée d’un nouveau président à la Fédération a permis d’appeler des joueurs extérieurs au pays », rappelle Luigi Dias, concerné par cette nouvelle possibilité. Grâce à son bon début de saison avec les rouge et blanc – deux titularisations (autant que sur le précédent exercice) lors des deux derniers matchs de l’USD, avec notamment un essai et une passe décisive contre Tarbes – le troisième ligne (1,89 m, 108 kilos) a donc été appelé par l’entraîneur des avants de la sélection lusitanienne pour un premier stage fin septembre, avant d’être confirmé pour la tournée de novembre. « Une belle surprise, qui m’a fait bien plaisir, car je ne m’y attendais pas du tout », raconte le joueur, dont la mère est Portugaise. Une surprise aussi car le troisième ligne, qui a seulement quitté Dax pour Toulouse entre cadet et espoirs deuxième année, avait participé à un tournoi avec l’équipe de France des moins de 16 ans. « Cela ne compte pas pour World rugby et j’avais toujours la possibilité de jouer pour le Portugal, de par ma double nationalité. Maintenant, le choix est fait dans ma tête et les objectifs sont clairs. J’ai d’ailleurs appris l’hymne national en quelques jours, pour être prêt lors du premier match (rires). On m’a dit que c’était bien ce que j’avais montré et que j’aurai ma chance très vite. »
Couvre-feu
« Requinqué » par ce séjour dans la capitale portugaise, qu’il ne connaissait pas, par ces trois semaines « dans un cadre de vie magnifique », où le confinement n’existait pas – seul un couvre-feu a été décrété, à partir de 22 h 30 la semaine et 13 heures le week-end -, Luigi Dias va retrouver ses coéquipiers et une France qui commence à se déconfiner. « Enfin, on va pouvoir s’entraîner ensemble, on est tous motivés. » Reste maintenant à savoir quand reprendra le championnat et avec quelle formule.
(1) Ne pouvant pas s’entraîner dans l’Hexagone avec le confinement, les joueurs évoluant en France ont pu rejoindre Lisbonne dès début novembre.