Un goût d'inachevé

Par Fly

Comme prévu, l’USDax a battu l’équipe du Bassin d’Arcachon hier soir sur le pré de Maurice Boyau. La logique est donc respectée. Mais, à cause de la perte, sur le gong, du point de bonus offensif, il flotte ce matin un parfum de déception, aussi bien sur le plan comptable que sur le plan sportif.

En effet, si les Rouge & Blanc se sont bel et bien imposés, ils n’ont pas réellement dominé leurs hôtes du soir et ont subi, comme trop souvent, les initiatives adversaires autour du paquet d’avants. Car ne nous leurrons pas, tous nos concurrents connaissent déjà nos points faibles et insistent dessus, surtout quand ils n’ont pas d’autres solutions dans le jeu. Le Bassin d’Arcachon a joué avec ses armes (qui sont les mêmes que celles de Bergerac ou Trélissac) : un paquet d’avants solide qui enchaîne ballons portés et « petits tas ». Quand ils ont écarté, ils ont systématiquement été contrés par notre défense, bien organisée (ce qui est sans doute le principal point positif du match). En plusieurs occasions, nous avons mis leur ligne de ¾ en échec sans réellement trembler. A l’inverse, quand ils ont pilonné autour des rucks ou porté des ballons sur mauls, nous avons toujours reculé, des fois de plusieurs dizaines de mètres. La seconde mi-temps fût symptomatique de nos carences. Les gars du Bassin ont tenu la balle pendant 30 minutes et nous avons été spectateurs, incapables d’endiguer efficacement leurs assauts, rendant trop rapidement les ballons quand ils échouaient dans nos mains (jeu au pied inefficace, en-avants à répétition…). De plus, les cadres n’ont pas apporté ce qu’ils devaient au moment de leur entrée : Héguy égarant des balles en touche, Soqeta écopant d’un nouveau carton jaune... Le boulot est encore immense, surtout pour l’entraîneur des avants.

Malgré tout, il y eut quelques points positifs : notre volonté d’attaquer, de faire vivre le ballon, d’alerter nos ailiers en toutes circonstances ; la défense, comme évoquée précédemment, a été plutôt solide et bien organisée ; la paire de demis a bien mené le jeu (surtout en 1ère mi-temps) ; la 3ème ligne a été omniprésente avec Ferrer en fer de lance (quel abattage hier soir !). Nous avons su nous donner rapidement un peu d’air avec un 1er quart d’heure parfaitement orchestré : des avants dynamiques, Berchesi qui alterne bien les formes de jeu (petit par-dessus, passes longues, dans les intervalles…), et les 2 ailiers qui terminent dans l’en-but adverse, comme pour illustrer l’envie de l’équipe de faire respirer la « gonfle ».

Sauf que cela n’a duré que 20 minutes et que, petit à petit, nous avons laissé nos adversaires revenir dans la partie, à cause notamment du 1er carton jaune reçu par Delaï pour un placage haut à la demi-heure de jeu (6 points encaissés en infériorité numérique). A partir de cet instant, nous n’avons plus vraiment maîtrisé la partie, et avons juste contenu les velléités adverses. On dit que seule la victoire est belle, celle-là a quand même un petit goût d’inachevé.

L’équipe semble plafonner et nous réagissons plus que nous n’imposons notre jeu. Nous manquons certainement de vie commune et les 15 jours qui viennent devraient permettre au staff de régler certains détails. Les cadres de ce groupe doivent faire plus et mieux. On attend d’eux qu’ils mènent cette équipe, qu’ils l’entraînent dans leur sillage. Or, quand ils sont sur le terrain, ils sont transparents ou pèsent trop peu.

Ce matin nous sommes 2nd au classement après la défaite à domicile de Cognac face à l’implacable Rouen (et en attendant les autres résultats de la poule). Mais l’exigence doit être de mise quand vous jouez dans une équipe qui descend de ProD2 et qui fait partie naturellement des candidats à la montée. Hier, face à une équipe qui vient d’entamer seulement sa 2ème saison en Fédérale 1, cet écart ne s’est pas ressenti. Après le weekend de repos, c’est un déplacement délicat à Niort qui s’annonce, une équipe invaincue à domicile. Notre production devra être toute autre si nous ne voulons pas connaître de désillusion. Allez Dax !