Source Sud-Ouest du jour
Rugby - US Dax : « Je ne lâcherai pas »
Rencontre avec Richard Dourthe à la veille d’un match capital pour la lanterne rouge du championnat. Le manager de l’USD reste sûr de ses chances.
Rugby - US Dax : « Je ne lâcherai pas » Comme lors du dernier match contre Tarbes, Richard Dourthe devra suivre la rencontre depuis les tribunes. Il est interdit de banc de touche et de vestiaire jusqu’à la 25e journée. I
Ils ont beau être derniers du classement, déjà promis à la Fédérale 1 aux dires de certains, les Dacquois ne semblent pas résolus à abdiquer. Leur manager, Richard Dourthe, veut encore croire en leurs chances, dès cet après-midi contre Agen, dans un contexte extra-sportif qui demeure nimbé d'un épais brouillard.
« Sud Ouest ». Une défaite contre Agen sonnerait-elle la fin des espoirs de l'US Dax ?
Richard Dourthe. Non, bien sûr que non. Bien sûr qu'il est primordial de gagner. Bien sûr que nous avons besoin de points, mais ce n'est pas encore une échéance fatidique. Elle viendra, mais entre-temps, nous avons les moyens d'être un peu mieux que notre position actuelle.
Tous les voyants semblent pourtant au rouge, avec suite à ce match d'Agen un déplacement à Bourgoin et le derby des Landes…
Cela fait un moment que tous les voyants sont au rouge. Nous sommes en lutte tous les week-ends. Cela ne change rien. Les Montois n'ont que faire de notre situation mais il y a Agen avant. On se focalise là-dessus, ensuite sur Bourgoin, etc. Et on fera les comptes à la fin.
N'avez-vous pas le sentiment que l'US Dax s'éteint à petit feu ?
C'est à vous de me le dire ! Ce n'est pas plus le cas maintenant qu'en 1995. Regardez ce qui a changé… Hormis quand Gilbert Ponteins était là, certains diront qu'on n'a fait que reculer pour mieux sauter. Je soulignerai que l'an dernier, malgré un budget amputé de 900 000 euros, nous avons réussi à ce que l'US Dax conserve son statut. Il y a aussi des projets, la rénovation du stade,mais cela a pris beaucoup trop de retard. Il faut que ça bouge.
Comment vivez-vous votre suspension de banc de touche et de vestiaires le jour du match ?
Le plus difficile, c'est l'heure du match. Bernard Laporte l'a vécu avec Toulon mais avait les moyens de faire une vidéoconférence dans les vestiaires à la mi-temps. Moi, je suis avec Brice Miguel dans les tribunes pour qu'il fasse passer le message. C'est dur d'être isolé, compliqué, mais c'est mon entière responsabilité.
Comment avez-vous vécu l'arrivée de Marc Dal Maso à vos côtés, depuis un mois ?
Sur le moment, je l'ai pris comme la suite logique de nos manques de résultats. J'avais besoin de quelques jours pour accepter que c'est simplement une force supplémentaire qui nous est proposée. On trouve notre place, cela n'a pas été facile et cela demande du temps pour parvenir à fonctionner tous ensemble. Le président nous a réunis hier pour discuter, échanger sur ce sujet. Cela aurait pu avoir lieu avant mais ça fait du bien. Dans l'intérêt du club, nous avons besoin de tout le monde, d'autant que Marc ne sera plus là dans trois matches… Nous devons tous bosser pour améliorer le rendement de l'équipe.
Avez-vous songé à démissionner de votre poste de manager ?
Je ne quitte pas un navire qui menace de couler. Ce n'est pas dans ma mentalité de lâcher, je n'ai jamais abandonné sur un terrain, cela sera encore le cas maintenant que je suis dans les tribunes. Quels que soient les coups reçus, quels que soient les coups de poignards plantés dans mon dos, je ne lâcherai pas. C'est dur à vivre mais cela me fait avancer et me rend encore plus fort.
N'êtes-vous pas, quand même, du genre à vouloir continuer à rouler malgré quatre pneus crevés ?
(Rires) Je n'ai pas quatre pneus crevés, loin de là ! Je connais le potentiel de mon équipe, comment elle joue. Et je reste convaincu que nous allons nous maintenir.
En tant que manager, avez-vous commencé à travailler et préparer la saison à venir ?
Même si des joueurs (Laousse-Azpiazu, Maignien, Arias, NDLR) sont annoncés ailleurs, l'ossature de ce groupe restera la même. Bon nombre de joueurs sont encore sous contrat mais il ne faut plus perdre de temps. Le moment est venu d'avancer, de parler avec les joueurs que l'on veut conserver, mais je n'ai pas toutes les données, hiérarchique et financière, pour entamer ce travail.
Voulez-vous dire qu'Alain Pecastaing, le président de l'USD, ne le sera plus l'année prochaine ?
Je ne sais pas. Alain a envie d'arrêter, c'est la seule chose que je sais…
Et vous ? Comment envisagez-vous votre avenir ?
Il me reste encore une année de contrat. Mon avenir, il est là. Il est à l'US Dax. Je suis heureux de travailler pour ce club. Le rugby, c'est ma passion et Dax, c'est ma ville, j'aime ça.