Rencontre USD-Associations de supporters |
16 Déc 2025 07:53 #138262 par river
Après à la démission de Benjamin Gufflet, le président du conseil d’administration provisoire du club landais revient sur les jours qui ont précédé sa nomination et les dossiers majeurs qu’il s’apprête à piloter, entouré de figures historiques de l’USD
Vous venez d’être nommé provisoirement président du conseil d’administration de l’US Dax. Pouvez-vous revenir sur les jours qui ont précédé l’assemblée générale du mercredi 17 décembre ?
Depuis que j’avais démissionné au début du mois d’octobre, j’étais redevenu un spectateur lambda. Si ce n’est que j’ai continué à honorer les garanties financières auxquelles je m’étais engagé. Durant cette période, j’ai suivi les joueurs, mais il n’y avait aucune volonté de renverser la table.
Les choses se sont accélérées en début de semaine (lundi, NDLR), avec l’annonce du retrait de points. Une catastrophe. À ce moment-là, nous nous sommes réunis avec les anciens actionnaires (mardi matin) et nous avons estimé qu’il fallait agir. Ils m’ont proposé d’être le représentant de ce groupe. Nous avons alors pris contact avec le club.
Pourquoi aviez-vous pris la décision de quitter le précédent conseil d’administration ?
Ce conseil d’administration ne fonctionnait pas, il ne correspondait pas à ma vision d’une gouvernance partagée. Je n’assumais plus certaines décisions, et cela faisait déjà plusieurs mois que c’était le cas. Nous avions passé un été horrible, avec tous les sujets qui se sont accumulés depuis le mois d’avril. J’ai préféré m’écarter plutôt que de faire du bruit.
C’est quelque chose que j’ai très, très mal vécu. Je ne suis pas partisan de la guerre, et on ne peut pas se permettre, dans un club comme l’US Dax, de mener des guerres d’ego.
Pour quelles raisons les actionnaires n’ont-ils pas donné suite à la proposition de relance de Guillaume-Olivier Doré et Philippe Leveau avec le fonds d’investissement Source Private Assets ?
Il n’y avait pas d’argent. S’il devait arriver, ce ne serait pas avant le redressement du club, en juin 2026, et via un fonds créé en juillet 2025. Dans ces conditions, il est difficile de faire confiance. Nous n’avons pas répondu à son ultimatum (Guillaume-Olivier Doré attendait une réponse avant le mardi 16 décembre à 19 heures, NDLR), car nous n’avons pas perçu le sérieux du projet jusqu’au dernier moment.
Pour lui, son offre était irrefusable ; pour nous, elle était inacceptable. À 90 %, les anciens actionnaires sont des chefs d’entreprise. Nous savons tous qu’un fonds d’investissement ne vient pas, a priori, pour perdre de l’argent. Il faut qu’il respecte notre choix : il nous appartient.
Dans son courrier, Guillaume-Olivier Doré évoque la nécessité de trouver « a minima 1 million d’euros pour sauver le club ». Est-ce une réalité aujourd’hui ?
Pour l’instant, je n’en sais rien, même si ce chiffre me paraît énorme. Nous allons analyser la situation avant de nous prononcer. Si 1 million d’euros est réellement nécessaire, nous nous mettrons autour de la table pour voir si nous sommes en capacité de le réunir. Nous n’avons pas de mécène milliardaire comme certains clubs de Top 14, mais une dizaine de personnes prêtes à faire les efforts nécessaires pour aller chercher des financements.
Si le trou est aussi important, il faudra également se poser la question de la structuration globale du club. Nous serons en mesure d’apporter des solutions à court terme, mais ce qui m’intéresse surtout, c’est le moyen et le long terme.
Qui sont les huit membres de ce conseil d’administration provisoire ?
Pour l’instant, Adrien Asteggiano reste en place, puisqu’il n’a pas démissionné. En revanche, je ne le proposerai pas au sein de l’équipe lors de l’assemblée générale extraordinaire qui devrait se tenir le 2 janvier. C’est un dossier qui a été géré par Benjamin Gufflet et Guillaume-Olivier Doré, et dont je dois me saisir cet après-midi (l’interview a été réalisée jeudi 18 décembre en matinée, NDLR).
Les autres membres sont Jean-Bernard Maye, Gérard Cazaux, André Morlaes, Alain Pécastaing, Xavier Ponteins, Emmanuel Coco et moi-même. Nous nous orientons donc vers un conseil d’administration composé de huit membres, voire davantage.
Après la sanction de neuf points dont le club a écopé ce lundi, l’un des chantiers prioritaires sera de préparer l’appel devant la Fédération française de rugby. Comment allez-vous constituer ce dossier ?
Nous devons encore recevoir le courrier de la Ligue nationale de rugby afin de connaître le détail exact des sanctions. En parallèle, un audit est en cours pour établir précisément la situation financière du club. Nous allons analyser ce qui nous est reproché et déterminer si ces éléments sont contestables. Je n’irai pas défendre l’indéfendable. On assumera les responsabilités qui sont celles du club.
Il est nécessaire d’avoir une photographie fidèle du club. Aujourd’hui, le chantier n’est peut-être pas réalisable, mais il est peut-être aussi beaucoup moins mauvais que ce que l’on entend. Je suis optimiste, je sais de quoi nous sommes capables. Tout le monde (partenaires, supporteurs) demande de pouvoir se redonner confiance. J’espère être l’incarnation de ça.
Quelles sont vos ambitions pour l’USD, vous qui souhaitez vous inscrire de manière durable dans le club ?
Ce projet consiste à repartir sur les fondements du club. Ce n’est pas celui de Thomas Médina, c’est celui de l’US Dax. Je ne suis pas un sauveur, mais je souhaite y arriver.
Quand Philippe Jacquemain m’a fait entrer au club il y a trois ans, il m’a présenté un projet centré sur la formation, et pour moi, c’est un modèle qui tient la route. Il faut simplement en mesurer les implications et les conséquences. La formation permet de développer le territoire et de faire progresser les jeunes joueurs jusqu’au plus haut niveau. Cela nous place également dans une dynamique où nous pouvons percevoir des indemnités de formation.
Je ne vais pas annoncer un « Dax 2030 » avec un budget de 10 millions d’euros. Ce que je sais, c’est que nous sommes capables d’assumer un budget compris entre 6,5 et 7 millions d’euros
Sous la présidence de Benjamin Gufflet, différents projets ont été lancés (centre d’entraînement, pelouse synthétique). Souhaitez-vous les poursuivre ?
Le centre d’entraînement fait clairement partie de nos projets. Pour nous, il est essentiel de structurer le club autour de cet outil, autant pour les professionnels que pour l’association. Il faudra réfléchir à son fonctionnement et, le cas échéant, développer une offre adaptée autour de ce centre.
Le terrain synthétique s’inscrit également dans ces projets structurants. Il permettrait de recentrer de nombreuses rencontres à Maurice-Boyau et de préserver les terrains en herbe existants. L’idée est d’offrir aux sportifs, au public et aux partenaires un véritable écrin où se côtoient les plus jeunes et les plus grands. Ce stade ne nous appartient pas, c’est pourquoi nous poursuivons notre collaboration avec la mairie et les services concernés.
Pour notre territoire et notre budget, j’aimerais que nous puissions disposer d’un stade de 8 000 places assises, chaleureux et vivant. C’est comme à la corrida : il faut tous les ingrédients pour s’enflammer.
Les joueurs ont réagi aux récents événements en menaçant de faire grève. Pouvez-vous confirmer que l’US Dax affrontera bien Grenoble ce vendredi à 19 h 30 ?
Oui, ils joueront bien face à Grenoble. Je pense que les joueurs ont besoin de présence. Benjamin a exprimé, dans son communiqué, qu’il était conscient des difficultés liées à son absence et qu’il en avait souffert. Aujourd’hui, nous savons que, dans un club professionnel, les tempêtes peuvent survenir, mais il faut pouvoir rester présent et accompagner l’équipe.
Dans la situation actuelle, compte tenu des ressources du groupe, je n’ai pas envie de toucher à l’effectif l’an prochain. Je souhaite même le préserver et, si nécessaire, le renforcer. J’apprécie leur façon de se comporter sur le terrain et de porter les couleurs de l’USD.
Des supporteurs étaient également présents ce matin (jeudi) pour encourager les joueurs avant leur départ. Avez-vous un mot pour eux ?
On ne va pas se mentir, nous avons de vrais amoureux du club. Je leur dirai de continuer à venir au stade pour exprimer leur ferveur et, même s’ils ne veulent pas toujours la montrer à nous, la direction, qu’ils continuent à la partager avec les joueurs et le staff. Qu’ils ne lâchent pas le club.
Source Sud-ouest
Vous venez d’être nommé provisoirement président du conseil d’administration de l’US Dax. Pouvez-vous revenir sur les jours qui ont précédé l’assemblée générale du mercredi 17 décembre ?
Depuis que j’avais démissionné au début du mois d’octobre, j’étais redevenu un spectateur lambda. Si ce n’est que j’ai continué à honorer les garanties financières auxquelles je m’étais engagé. Durant cette période, j’ai suivi les joueurs, mais il n’y avait aucune volonté de renverser la table.
Les choses se sont accélérées en début de semaine (lundi, NDLR), avec l’annonce du retrait de points. Une catastrophe. À ce moment-là, nous nous sommes réunis avec les anciens actionnaires (mardi matin) et nous avons estimé qu’il fallait agir. Ils m’ont proposé d’être le représentant de ce groupe. Nous avons alors pris contact avec le club.
Pourquoi aviez-vous pris la décision de quitter le précédent conseil d’administration ?
Ce conseil d’administration ne fonctionnait pas, il ne correspondait pas à ma vision d’une gouvernance partagée. Je n’assumais plus certaines décisions, et cela faisait déjà plusieurs mois que c’était le cas. Nous avions passé un été horrible, avec tous les sujets qui se sont accumulés depuis le mois d’avril. J’ai préféré m’écarter plutôt que de faire du bruit.
C’est quelque chose que j’ai très, très mal vécu. Je ne suis pas partisan de la guerre, et on ne peut pas se permettre, dans un club comme l’US Dax, de mener des guerres d’ego.
Pour quelles raisons les actionnaires n’ont-ils pas donné suite à la proposition de relance de Guillaume-Olivier Doré et Philippe Leveau avec le fonds d’investissement Source Private Assets ?
Il n’y avait pas d’argent. S’il devait arriver, ce ne serait pas avant le redressement du club, en juin 2026, et via un fonds créé en juillet 2025. Dans ces conditions, il est difficile de faire confiance. Nous n’avons pas répondu à son ultimatum (Guillaume-Olivier Doré attendait une réponse avant le mardi 16 décembre à 19 heures, NDLR), car nous n’avons pas perçu le sérieux du projet jusqu’au dernier moment.
Pour lui, son offre était irrefusable ; pour nous, elle était inacceptable. À 90 %, les anciens actionnaires sont des chefs d’entreprise. Nous savons tous qu’un fonds d’investissement ne vient pas, a priori, pour perdre de l’argent. Il faut qu’il respecte notre choix : il nous appartient.
Dans son courrier, Guillaume-Olivier Doré évoque la nécessité de trouver « a minima 1 million d’euros pour sauver le club ». Est-ce une réalité aujourd’hui ?
Pour l’instant, je n’en sais rien, même si ce chiffre me paraît énorme. Nous allons analyser la situation avant de nous prononcer. Si 1 million d’euros est réellement nécessaire, nous nous mettrons autour de la table pour voir si nous sommes en capacité de le réunir. Nous n’avons pas de mécène milliardaire comme certains clubs de Top 14, mais une dizaine de personnes prêtes à faire les efforts nécessaires pour aller chercher des financements.
Si le trou est aussi important, il faudra également se poser la question de la structuration globale du club. Nous serons en mesure d’apporter des solutions à court terme, mais ce qui m’intéresse surtout, c’est le moyen et le long terme.
Qui sont les huit membres de ce conseil d’administration provisoire ?
Pour l’instant, Adrien Asteggiano reste en place, puisqu’il n’a pas démissionné. En revanche, je ne le proposerai pas au sein de l’équipe lors de l’assemblée générale extraordinaire qui devrait se tenir le 2 janvier. C’est un dossier qui a été géré par Benjamin Gufflet et Guillaume-Olivier Doré, et dont je dois me saisir cet après-midi (l’interview a été réalisée jeudi 18 décembre en matinée, NDLR).
Les autres membres sont Jean-Bernard Maye, Gérard Cazaux, André Morlaes, Alain Pécastaing, Xavier Ponteins, Emmanuel Coco et moi-même. Nous nous orientons donc vers un conseil d’administration composé de huit membres, voire davantage.
Après la sanction de neuf points dont le club a écopé ce lundi, l’un des chantiers prioritaires sera de préparer l’appel devant la Fédération française de rugby. Comment allez-vous constituer ce dossier ?
Nous devons encore recevoir le courrier de la Ligue nationale de rugby afin de connaître le détail exact des sanctions. En parallèle, un audit est en cours pour établir précisément la situation financière du club. Nous allons analyser ce qui nous est reproché et déterminer si ces éléments sont contestables. Je n’irai pas défendre l’indéfendable. On assumera les responsabilités qui sont celles du club.
Il est nécessaire d’avoir une photographie fidèle du club. Aujourd’hui, le chantier n’est peut-être pas réalisable, mais il est peut-être aussi beaucoup moins mauvais que ce que l’on entend. Je suis optimiste, je sais de quoi nous sommes capables. Tout le monde (partenaires, supporteurs) demande de pouvoir se redonner confiance. J’espère être l’incarnation de ça.
Quelles sont vos ambitions pour l’USD, vous qui souhaitez vous inscrire de manière durable dans le club ?
Ce projet consiste à repartir sur les fondements du club. Ce n’est pas celui de Thomas Médina, c’est celui de l’US Dax. Je ne suis pas un sauveur, mais je souhaite y arriver.
Quand Philippe Jacquemain m’a fait entrer au club il y a trois ans, il m’a présenté un projet centré sur la formation, et pour moi, c’est un modèle qui tient la route. Il faut simplement en mesurer les implications et les conséquences. La formation permet de développer le territoire et de faire progresser les jeunes joueurs jusqu’au plus haut niveau. Cela nous place également dans une dynamique où nous pouvons percevoir des indemnités de formation.
Je ne vais pas annoncer un « Dax 2030 » avec un budget de 10 millions d’euros. Ce que je sais, c’est que nous sommes capables d’assumer un budget compris entre 6,5 et 7 millions d’euros
Sous la présidence de Benjamin Gufflet, différents projets ont été lancés (centre d’entraînement, pelouse synthétique). Souhaitez-vous les poursuivre ?
Le centre d’entraînement fait clairement partie de nos projets. Pour nous, il est essentiel de structurer le club autour de cet outil, autant pour les professionnels que pour l’association. Il faudra réfléchir à son fonctionnement et, le cas échéant, développer une offre adaptée autour de ce centre.
Le terrain synthétique s’inscrit également dans ces projets structurants. Il permettrait de recentrer de nombreuses rencontres à Maurice-Boyau et de préserver les terrains en herbe existants. L’idée est d’offrir aux sportifs, au public et aux partenaires un véritable écrin où se côtoient les plus jeunes et les plus grands. Ce stade ne nous appartient pas, c’est pourquoi nous poursuivons notre collaboration avec la mairie et les services concernés.
Pour notre territoire et notre budget, j’aimerais que nous puissions disposer d’un stade de 8 000 places assises, chaleureux et vivant. C’est comme à la corrida : il faut tous les ingrédients pour s’enflammer.
Les joueurs ont réagi aux récents événements en menaçant de faire grève. Pouvez-vous confirmer que l’US Dax affrontera bien Grenoble ce vendredi à 19 h 30 ?
Oui, ils joueront bien face à Grenoble. Je pense que les joueurs ont besoin de présence. Benjamin a exprimé, dans son communiqué, qu’il était conscient des difficultés liées à son absence et qu’il en avait souffert. Aujourd’hui, nous savons que, dans un club professionnel, les tempêtes peuvent survenir, mais il faut pouvoir rester présent et accompagner l’équipe.
Dans la situation actuelle, compte tenu des ressources du groupe, je n’ai pas envie de toucher à l’effectif l’an prochain. Je souhaite même le préserver et, si nécessaire, le renforcer. J’apprécie leur façon de se comporter sur le terrain et de porter les couleurs de l’USD.
Des supporteurs étaient également présents ce matin (jeudi) pour encourager les joueurs avant leur départ. Avez-vous un mot pour eux ?
On ne va pas se mentir, nous avons de vrais amoureux du club. Je leur dirai de continuer à venir au stade pour exprimer leur ferveur et, même s’ils ne veulent pas toujours la montrer à nous, la direction, qu’ils continuent à la partager avec les joueurs et le staff. Qu’ils ne lâchent pas le club.
Source Sud-ouest
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